Entre moyen et finalité, les réseaux sociaux contribuent à l’irrationalité

 

 

 

Comme chaque début d’un mouvement ou d’une activité artistique naissante, pour participer à son perfectionnement et à son amélioration, chaque adepte doit y mettre sa contribution ou son « Touch », contrairement à ceux qui essaient d’en tirer leurs quotes-parts, cela ne constitue pas le sujet d’aujourd’hui. Le mouvement ultra a évolué au fil du temps et s’adapte à chaque fois avec le contexte culturel et historique ainsi qu’avec l’ensemble des événements marquants du pays/région où il vit. C’est pour cette raison qu’il subsiste, à l’opposé des autres mouvements qui ont surgi le siècle précédent et qui sont restés éphémères. Actuellement, notre monde commence à se digitaliser de plus en plus, et on est témoins d’une circulation rapide et incontrôlable de l’information à cause des/grâce aux réseaux sociaux, ce qui exige que nous nous posions les questions suivantes :

Comment les réseaux sociaux peuvent-ils influencer le mouvement ultra’, et quel impact peuvent-ils avoir sur un membre ultra ? Les réseaux sociaux constituent-ils un moyen de communication et d’expression d’idées pour un groupe, ou bien est-ce une plateforme sur laquelle on cherche à se démarquer et à manifester son existence ? Comment ces réseaux sociaux ont-ils contribué à la création d’amalgames entre les principes fondamentaux du mouvement ultra’ et ceux du hooliganisme ? Et enfin, un membre ultra serait-il amené à garder le même fanatisme envers son club ou son groupe sur les réseaux sociaux pareillement que dans les gradins ?

Il est évident que la quasi-totalité des groupes ultras aujourd’hui dispose d’un compte officiel sur un réseau social au moins. Ce compte doit servir principalement à archiver toutes les activités de ce groupe, partager des annonces, des communiqués qui expliquent le positionnement par rapport à la situation de leur club ou par rapport à un certain événement, ou le partage d’une importante décision. C’est-à-dire qu’on dispose de ces réseaux pour un but purement communicatif et informatif qui ne doit générer aucune fierté ni aucun orgueil si la publication collecte des milliers de réactions, mais plutôt une certaine fierté quand l’idée est transmise au destinataire comme voulu. Cela dit, les réseaux sociaux (RS) ont instauré chez certains l’idée qu’un groupe ultra’ peut être jugé proportionnellement au nombre de fans sur sa page, voire même selon les étoiles de recommandation qui y figurent. Comme si on l’apparentait à un restaurant ou à un lieu touristique. Il s’agit donc d’une incompréhension de l’utilité de ces outils complémentaires qui, malheureusement, contribuent à une mauvaise assimilation des principes fondamentaux du mouvement.

Parmi les désavantages les plus délétères des RS, c’est qu’ils donnent droit à tout le monde de s’exprimer sur tout et sur rien. Ce sont les personnes ayant le plus d’abonnés qui sont privilégiées au détriment des spécialistes, ce qui entraîne une désinformation désastreuse qui peut engendrer des conséquences intenables. On cite par exemple une page naissante qui peut se valoir soit à travers des vidéos d’ambiance dans les stades et des festivités des supporters, soit des vidéos de confrontation entre deux publics ou deux groupes pour accroitre le nombre de ses fans. Le problème est encore plus compliqué vu que ces pages par la suite s’autoproclament juges ou spécialistes et se mettent à apporter des approches infondées sur le mouvement et ses principes. Pire encore, ils y vont jusqu’à créer des classements où ils notent, selon des critères périssables, basés sur la forme et l’esthétique, les meilleurs supporters, à travers la « prestation » de ces derniers dans les gradins (Pyroshow – Craquages -Tifos), chose qui réduit terriblement l’objectif de la réalisation de ces animations que nous considérons comme des moyens d’expression et non une finalité en soi. Ce type de classements déboussole les abonnés à ces pages, qu’ils soient sympathisants, ou même parmi les adhérents les moins sceptiques. En effet, nous soulignons que nous ne participons à aucune compétition quelconque, et précisons, au mépris de la glorification à notre égard, que le fait de paraître sur ce genre de contenu ne nous honore point. Notre seule et unique mission consiste à supporter inconditionnellement notre Club et à représenter et scander la voix du peuple.

Face à toute la diffamation, la provocation, l’incitation à la violence et à la haine démesurée, publiées de manière irréfléchie ou préméditée par les pages citées précédemment ou même par les pages officielles de certains groupes ULTAS – sans oublier la contribution des médias qui donnent à des matchs des nominations exagérées -, on considère aujourd’hui qu’une grande partie des actes de vandalisme ont été engendrés par l’influence directe de ces publications sur l’esprit des supporters et également sur celui d’un membre ou d’un futur membre. Cela génère la nécessité de l’encadrement du public de la part du groupe, en dépouillant radicalement le mouvement de ces amalgames transmis, à la fois chez ses membres et chez les autres supporters, et en instaurant les vrais principes et valeurs du mouvement. Tout cela afin d’absorber la mauvaise tension qui pourrait entraîner des drames irréversibles.

Il est certain qu’en tant qu’ultras, l’amour du Club ne se limite pas au cadre spatiotemporel, et nous accompagne tout au long de notre vivant. Cependant, on ne peut se permettre de noircir l’image et les valeurs de notre club, ni celles de notre groupe, en s’acharnant contre les autres sur les RS ; étant donné qu’il n’y a pas de débat instruisant qui peut offrir un vrai échange d’idées. Ce sont plutôt des face-à-face conflictuels et fougueux où chacun défend aveuglement ses dires sans présenter aucun argument bien fondé.

Ainsi, un membre ultra’ doit savoir bénéficier des RS pour faire des rétrospections et consulter l’historique des réalisations de son groupe afin de comprendre son histoire, et d’avoir une perception plus large tout en tenant compte de la chronologie des événements. Ceci lui permettra de s’investir plus facilement au sein de son groupe, puis porter le fardeau de défendre infatigablement son club et ses valeurs. En effet, il doit comprendre qu’il n’est pas obligé de réagir à chaud sur tout ce qui se passe dans le monde virtuel, mais plutôt à prendre du recul, se positionner au-delà de toute futilité et agir dans la vraie vie en contribuant avec ses idées, ses propositions, et son engagement au développement de son groupe et à la défense de son Club.

Enfin, nous insistons sur le fait que les réseaux sociaux ne sont qu’un simple moyen dispensable dont nous nous servons pour garder la communication avec le public Rajaoui et pour exprimer librement nos idées.

Pour conclure, dans ce monde virtuel, on doit délaisser le fanatisme, et sacrifier cet amour-propre inutile, qui se traduit généralement par un besoin d’afficher son appartenance à son groupe (soit en exposant ses photos avec des produits du groupe ou en publiant une photo présentielle dans les gradins), au détriment d’autres principes qui s’exigent aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la vraie vie. Nous parlons ici des vertus d’altruisme, d’abnégation et de culture underground. Bien sûr, nous ne faisons pas appel à l’indifférence face aux provocations envers les supporters ou aux attaques contre le club, mais plutôt à l’impassibilité.

Ne gaspillez pas votre potentiel en cherchant à réagir, prenez la peine d’agir ‼

Où le combat est grand la gloire l'est aussi.

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