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Samedi 18 Avril, tous les ingrédients d’une soirée euphorique étaient là. Enfin, presque tous…
Etant donné les circonstances, les Ultras Eagles ont choisi de profiter de l’occasion pour préparer un tifo . Tout se déroulait comme prévu jusqu’à la matinée du match, lorsque les membres du groupe ont été surpris par des coups de matraque qui pleuvaient de tous les côtés de la part des policiers présents dans le stade. Les forces du désordre sont même allées jusqu’à confisquer les cannes des drapeaux du groupe. Quelques heures plus tard, une trêve a été prononcée, et les choses ont repris leur cours normal.
L’horloge pointait sur 18h; les joueurs s’échauffaient devant un public vociférant: ” LE PEUPLE CONVOITE LA CHAMPION’S LEAGUE “, impatient de revoir le Raja sur le trône de la gloire.
A une demi-heure de l’ouverture du bal, les deux équipes se sont retrouvées sur le terrain, et simultanément un tableau se dessinait sur les gradins: un petit garçon des Massaï, tribu se situant en Tanzanie, à proximité du point le plus culminant d’Afrique, le Kilimandjaro. Sommet qui a tant été le trône de l’Aigle Rajaoui. Ce petit bout d’homme, âgé seulement de ses 13 ans (nombre exact d’années depuis que le club est descendu du podium africain sans jamais remonter dessus), a tant entendu parler de la légende de l’Aigle Vert et de sa période de règne au sommet du Kilimandjaro. Il s’est, ainsi, attaché à cette légende et souhaite tellement la retrouver, malgré tout le désespoir des anciens de la tribu et leurs répliques condamnant un retour de l’Aigle sur son trône, fusant de tous les côtés (ceci étant principalement dû au niveau médiocre présenté par l’équipe couramment). Le petit garçon a choisi donc de se cramponner à son rêve en construisant un petit cerf-volant, sur lequel il a dessiné un Aigle, ravivant son espoir à chaque fois qu’il le faisait voler. Le message accompagnant le tifo, ” Sans nul espoir de vous revoir “, est une reprise du titre de l’œuvre de Françoise Pirart. L’épopée d’un homme qui s’est sacrifié et a sacrifié l’amour de sa vie, enterrant toute chance de la revoir encore une fois, en partant à la Guerre dans les déserts glacials de Sibérie. La voix du Peuple Vert entonne ainsi cette réplique en barrant à son tour les deux mots ‘ Sans nul ‘, pour qu’elle devienne ‘ Espoir de vous revoir ‘, synonyme que nous ne perdrons jamais espoir, et que nous garderons en nous la foi en vociférant ‘ LE PEUPLE CONVOITE LA CHAMPION’S LEAGUE ‘, jusqu’à ce que l’Aigle renaisse et tende ses ailes pour reprendre sa juste place: au sommet du Kilimandjaro. Devant un stade archi-comble, devant un public euphorique et devant tant d’attentes, les Verts ont encore déçu. Ce n’est pas faute d’être dans les meilleurs conditions et de jouer à domicile devant une équipe algérienne non-entreprenante. Mais le 11 vert n’était ni dominateur ni engageant. Il faut dire que l’esprit combatif a longtemps plié bagage et n’a plus son toit sous le complexe de l’Oasis. Dans ce cas, un stage de reformation est nécessaire car les valeurs et l’identité d’un joueur qui défend un tel maillot doivent se refléter sur le comportement de chacun des joueurs. Des joueurs dont les noms pèsent dans la botola mais ne font office que de figurants sur le rectangle vert. On avait pourtant fermé l’œil sur les matchs minablement ratés durant le championnat tout en demandant uniquement un exploit en CL africaine, qui n’est que légitime. Mais dans leur lancée, les joueurs ont décidé de maintenir le cap des matchs nuls, en attendant de voir ce que le match retour à Sétif donnera.
Rendez-vous au match retour, le Popolo Verde ne manquera pas à l’appel, comme il nous y habitué. Son cri de guerre sera, cette fois, ‘ MAMFAKINCH ‘, pour ce qui semble être le match de la saison, le match du tout pour le tout.
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